07/10/2016
Pelote dans la fumée
(T2).L’hiver/Le printemps…
… de Miroslav Sekulie-Struja (Croate), traduit par Ana Setka et Wladimir Anselme est la suite deux ans plus tard de Pelote dans la fumée (tome 1), L’été/L’automne. Suite de cette histoire se déroulant en Croatie en période de guerre ou la vie des enfants vivants en orphelinat est épouvantable. L’hiver s’annonce, dur et implacable. Pourtant, une lueur survient, la mère du jeune Ibro est venu rechercher ses enfants car elle s’est trouvée un nouveau compagnon. Hébergés dans une famille plutôt bourgeoise, ils découvrent leur nouvelle demeure, et enfin une vie familiale. Malheureusement, ça ne dure pas, la jeune femme se retrouve seule avec ses deux enfants dans une maisonnée hostile.
Un diptyque ardemment recommandable, prenant et touchant réalisé avec une grande finesse.
7 octobre 1925
La « Revue Nègre » passionne Paris : elle révèle une vedette dans toute la fougue de sa jeunesse, Joséphine Baker, et aussi une nouvelle dance.
Est-ce ?
1) Le shimmy.
2) Le boston.
3) Le charleston.
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10/09/2016
Quand le vin s'invite
"Les Effets psychologiques du vin"
Parce que le vin délie les langues, déchaîne les passions, et pousse à la confidence.
Le vin ayant fait l’objet d’études du point de vue de la viticulture, de la légende, de la poésie, des mœurs ; sa composition, sa commercialisation, sa manière d’opérer sur l’organisme, les voies par lesquelles il conduit au crime, à la folie, d’opérer sur l’organisme, à la mort, tout cela ayant été exposé, il ne reste plus qu’ a traiter de ses effets psychologique, c’est-à-dire expliquer comment il agit sur l’intelligence, sur l’imagination et sur les sentiments. Nous avons tous pu cueillir au vol cette première étincelle annonciatrice de l’ivresse qui, comme un papillon, s’échappe de notre esprit et nous fait dire après le premier verre : « Oh, ce soir, au diable les ennuis et les soucis ! » L’ivresse croit par vagues. A la vague des plaisanteries et des anecdotes succède la vague des discussions, véritable bataille de raisonnements, frénésie de polémiques infatigables, argumentations interminables sur l’âge incertain d’une actrice célèbre, ou sur la synonymie de deux mots ; controverses philosophiques subtiles, reprises dix fois à leur début, avec une constance inlassable, dans lesquelles chacun des combattants préférerait périr plutôt que de céder le premier. Des personnes présentes nous ne nous rappelons que les qualités et les preuves de sympathie et d’amitié qu’elles nous ont données en d’autres occasions. Les absents ne se présentent à notre esprit que sous des visages sympathiques. Nous nous sentons quant à nous le cœur assez grand pour contenir mille affections encore, et un trésor, cent fois plus grand que celui qu’il contient, d’admiration et d’enthousiasme. Et c’est à ce moment que s’allume dans notre esprit surexcité l’étincelle de la création. Le poète dramatique perçoit en un éclair les grandes lignes d’un drame puissant ; le banquier a l’idée confuse d’une téméraire entreprise ; l’architecte voit les contours grandioses d’un volume qui défiera les siècles. Le discours s’élève aux grands hommes, aux grands spectacles de la nature, aux grands problèmes sociaux, à la fraternité entre les peuples, à l’immensité de l’espace, à l’immortalité de l’esprit. Tout est changé autour de nous et en nous ; nous voyons devant nous un avenir sans limite, nous nous sentons encore jeune pour l’amour, pour la gloire et la richesse.
Et quand les verres s’entrechoquent, que s’échangent les vivats et les toasts et que tout parait enveloppé dans une atmosphère chaude et lumineuse où l’on ne voit que des yeux scintillants et des bouches souriantes, ne dirait-on pas que commence pour le genre humain une ère nouvelle ?
A l’inverse, il en est d’autres, généralement de caractère fermé et circonspect, chez lesquels le vin semble avoir pour principal effet d’élever et de fortifier la conscience de la dignité individuelle. Ils ont le vin pudique. Ils deviennent méfiants d’eux-mêmes. Ils pèsent chaque parole et parlent le moins possible. S’ils ouvrent la bouche, c’est pour dire de si rigoureusement, de si solidement sensé que la critique le plus pointilleux n’y pourrait rien trouver à redire. L’effet du vin ne transparait chez eux que dans lerus yeux brillants et dans le mouvement difficile de leurs lèvres. Et vous les voyez marcher dans les rues avec une rigidité d’automates, du pas lent et mesuré d’un tyran de théâtre, et vous diriez qu’ils portent leur dignité comme une tasse pleine d’une essence miraculeuse, tremblant d’en répandre une goutte.
Chez d’autres, le vin excite particulièrement le sentiment chevaleresque. Au demeurant raisonnables et réservés, ils ne trahissent l’ébriété que par une insolite ardeur belliqueuse qui les pousserait, tel Don Quichotte, à affronter une armée. Leur amour-propre devient extrêmement susceptible et ombrageux. Ils s’emportent pour un rien, et, quelque soient les problèmes, ne reconnaissent d’autres dénouements que le duel. Ils s’immiscent dans les querelles pour prendre partie du plus faible. Ils prennent la défense d’un absent qui leur est tout a fait indifférent, avec des paroles provocantes. Ils s’arrêtent brusquement au milieu de la rue pour fixer l’inconnu qui a osé les regarder du coin de l’œil en passant.
Edmondo De Amicis
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02/09/2016
Cher pays de notre enfance
Enquête sur les années de plomb…
…de la Vème République (ayant bien connue cette époque) au doux titre « Cher pays de notre enfance » est un album édifiant. Il s’agit de témoignages multiples recueillis par les auteurs Etienne Davodeau & Benoit Collombat pendant près d’un an sur les assassinats de magistrats, journalistes, syndicalistes et ministres dans la France des années 1970/80. Tout commence à Lyon, sur les lieux de l’assassinat d’un juge un peu trop curieux risquant de mettre à mal le gouvernement de cette époque. Cette bande dessinée met notamment en lumière les exactions du SAC (Service d’Action Civique), au service du parti gaulliste à la fin de la guerre d’Algérie, sorte de police parallèle au service du Président, dont les actions violentes étaient tenues au secret d’État. Comme cette scène qui peut sembler incroyable : Achille Peretti maire de Neuilly-sur-Seine et membre du Conseil Constitutionnel, tente de faire taire la veuve de Robert Boulin (qui sait parfaitement que son mari ne s’est pas suicidé) en lui proposant de l’argent. Enquête qui continu de déranger 40 ans après les faits, pourtant il est bon de faire, la lumière sur cette part sombre de notre histoire. Graphiquement réussi, en noir et blanc ce reportage est un remarquable travail de mémoire. Album à vous procurer, vous ne serrez pas déçu, de plus vous aurez des personnalités bien caricaturées.
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